Gilets Jaunes

France – 13 Novembre 2018 – 2019. Mouvement national spontané, les gilets jaunes auront marqué l’univers politique de cette fin d’année 2018. Les mois passent et la lutte continue ; ceux de la première heure regrettent tandis que les enragés demeurent. De la place de la Comédie prenant des allures d’assemblée populaire à la place de l’hotel de ville lieu d’affrontement, l’ambiance est électrique. Chants révolutionnaires hurlés par une foule indignée le long de la rue Sainte Catherine, de nombreux riverains contemplent ce spectacle, parfois intrigués, souvent indignés. Je rencontre des personnes venant de plusieurs milieux ; ouvriers, employés, étudiants, retraités, auto entrepreneurs, tous unis pour une même lutte.
Premier mouvement de foule, un étudiant black block que je connaissais m’a donné un masque pour me protéger des gaz, je le perd dans la panique générale manquant également de tomber au sol en fuyant les nuages de lacrymogènes. Faute de pouvoir me déplacer vite je suis atteint par celui-ci et me colle contre un mur la tête dans ma veste, étouffant et les yeux pleurant rue du père Louis de Jabrun tout en continuant à photographier une foule paniquée, éprise de liberté. Le jeu du chat et de la souris commence alors entre manifestants et police soucieuse d’éradiquer tout rassemblement jugé illégal par la préfecture.  Courir, courir se méfier et avancer. Des rues condamnées par la police, celles restantes convergent dans une même direction : Place de la Victoire encerclée par les CRS attendant fourgons ouverts les manifestants à arrêter. J’essaye de rentrer dans la faculté de psychologie pour laisser passer le cortège animé d’une ambiance de plus en plus électrique noyé dans un bain d’odeurs de transpiration, d’alcool, de drogue. Ce fût l’Acte XVII.
Musique conseillée : Visions of the Night – The Police